AVENTURES VANUATAISES, PART. 1

Publié le par JB

Je suis arrivé à Port Vila dans l'après-midi, les autres ne devant suivre que dans la soirée. Aux bornes taxi de l'aéroport international, les prix affichés pour gagner la ville sont prohibitifs, je me mets donc en quête d'un bus qui me déposerait à distance acceptable de l'hôtel. Les premières personnes à qui je m'adresse essayent de m'endormir : selon eux, ma seule option serait de prendre un taxi comme tout le monde... En insistant un peu, un homme lâche à demi mot, les bus sont interdits dans l'enceinte de l'aéroport, vous en trouverez sur la route principale, à la sortie. Ni une, ni deux, je me mets en branle et après quinze minutes d'une recherche infructueuse, je reviens sur mes pas, près à m'alléger de quelques dollars à contrecoeur (je ne suis pas radin, mais si je ne trouve pas un moyen de virer de l'argent de mon compte français à mon compte australien, la semaine prochaine je serai à la rue...)

A l'extrémité du quai des taxis, un homme tente de contrôler sa fillette de trois ans tant bien que mal ; elle court dans tous les sens. L'homme semble attendre quelque chose ou quelqu'un, je les approche pour en tirer de nouveaux renseignements. Oui, il y a bien un bus, il m'a répondu, même si on est dimanche et qu'il y en a moins qu'en semaine. J'en attends un justement. Je pose mon sac à terre et j'en fais de même.

 

Deux minutes ne se sont pas écoulées qu'un taxi s'arrête à mon niveau, une passagère déjà installée à l'arrière du véhicule. Je t'amène en ville?, m'interpelle le chauffeur tout de go. Poliment, je lui réponds que je n'ai pas les moyens de prendre un taxi, sur quoi il éclate de rire et lance un jovial : tu me donnes ce que tu veux, ce n'est pas grave ! Je jète un coup d'oeil à la femme assise sur la banquette arrière et je pense, la pauvre, elle va payer plein pot pour deux... mais mon portefeuille criant famine, je saisis l'occasion d'un simple "ok", et je saute dans le taxi.

 

A l'hôtel, je fais de la monnaie et glisse 3€ au chauffeur - le double de ce que j'aurais lâché pour prendre le bus. A la réception, on me demande le nom de la réservation et je sèche complétement : elle n'est ni à mon nom, ni à celui de Yannick... J'indique à l'hôtesse que les autres personnes concernées sont censées me rejoindre en début de soirée ; ils arrivent de Nouvelle-Calédonie. Ce ne serait pas Monsieur Untel par hasard?, elle m'interroge sans une once de méfiance. Peut-être, je n'en sais rien je me contente de baffouiller ; oui, ce doit être Monsieur Untel, et elle me glisse la clef d'une chambre magnifique. Yannick ne s'ennuie pas, je me dis sur le coup, et deux minutes plus tard je dors d'un profond sommeil... il faut dire qu'après 22h de bus d'Ayr et Brisbane, un après-midi à déambuler dans les rues de la métropole et une nuit à ne pas dormir à l'aéroport, j'étais comme pris d'un certain sentiment de fatigue ! RIDEAU NOIR.

 

Il s'avéra que je n'étais pas dans la bonne chambre...

 

Le lendemain, on apprend que le bateau censé nous mener sur l'île volcanique est en réparation, c'est le branle-bas de combat. On appelle Air Vanuatu toutes les dix minutes pour connaitre l'évolution de leur offre, Michel (le guide) faisant pression sur son amie bossant sur place. A l'instant où commencent les tractations, ils n'ont que deux places de libre au départ le lendemain - on est six à devoir gagner Amprym... L'avion suivant partant trois jours plus tard, le documentaire est alors en péril. On se renseigne à droite à gauche sur la possibilité d'un autre bateau - même de fret -, mais on se heurte au système vanuatais : personne ne sait rien, attendre est légitime. Michel décide alors d'aller faire un sitting dans le bureau de son amie et on gagne tous le centre-ville où se trouve l'agence de la compagnie aérienne. Une heure et demi plus tard, un Harbin chinois 18 places remplaçant son petit frère de 12 places sur le trajet prévu et quelques 150$ de moins par porte-feuilles, on quitte l'agence rassuré, le sourire jusqu'aux oreilles et le ventre grondant famine. On a quand même réussi à leur faire affréter un avion plus conséquent rien que pour nous !

 

L'organisation du documentaire me parait un peu légère : ils sont partis sans ligne conductrice et prennent rendez-vous avec leurs interlocuteurs au fur et à mesure. Les intervenants n'étant pas préparés aux questions qu'on va leur poser (elles n'ont d'ailleurs jamais été écrites), ils bloquent tous face à la caméra et bredouillent des explications difficilement utilisables sans une voix-off qu'ils réchignent pour le moment à envisager... Je fais quelques remarques pour souligner leur manque de préparation mais je me rends compte très vite que je deviens lourd : ce n'est pas mon affaire et ils ont mis assez de billes dans l'entreprise pour savoir ce qu'ils font. (Et s'ils ne le savent pas, j'espère que cette aventure leur sera bénéfique - et formatrice -, ainsi ils pourront corriger ce défaut la prochaine fois.) En outre, le budget du documentaire est bien tenu : ils ne sont pas partis pour faire des folies financièrement. En cas d'échec, les pertes seront donc relatives - ce qui tombe bien, car la suite ne leur a pas souri pour un sou...

Publié dans VANUATU

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Y
<br /> Ben t es marrant toi pas de préparation... que voulais tu que l on prépars? rien ne se déroule et rien ne s'est dérouler de la manière dont on le prévois. Notre avantage la dessus c'est qu on était<br /> préparer au fait que c etais in préparable.<br /> Les rdv ... lol quel rdv a fixé 90% d absent au rdv c'était couru.<br /> La seule prépa qui aurais pu être faites c'était de venir en repérage avant. tu parles d un sur coût.<br /> Et en effet ca nous a appris beaucoup de chose pour l avenir. Mais je crois pas qu'on préparera beaucoup plus nos écriture. on se prévoira plutôt un peu plus de temps a passer avec les gens<br /> histoire de les habitué plus a nous.<br /> D'autre part de ne pas préparer je crois que c'est une autre forme de travail qui permet de rester ouvert à tout changement bouleversement des objectifs visés au départ.<br /> Par contre ca demandera beaucoup plus de rigueur lors du tournage c sur et certainement 3 ou 4 tournage de plus pour être à l aise et avoir assez monter de sujets pour savoir ce qui est<br /> indispensable.<br /> Fini les règle de l'école fini le tout formaté par l'exigence des médias. On s'en tape déjà à longueur d'année pour tenter de crouter.<br /> On veut un espace d'expression que l'on construira pas a pas entièrement, que ce soit au niveau du fond ou de la forme.<br /> Et oui c'étais un coût d'essaie. et même si l'objectif initiale d en sortir un véritable documentaire ne sera pas atteind on en tirera tout de même au moins 3 sujets court de 3 ou 4 minute assez<br /> riche d'informations et d images.<br /> <br /> Vu nos coûts de prod pour ca, on devrais se defrayer facilement.<br /> <br /> Conclusion de mon point de vu : Bilan positif +++++<br /> <br /> Je suis assez d'accord toutefois avec ton analyse de la situation dans un cadre occidentale mais je crois que Ambrym (pas amprym) n'est pas très occidental comme endroit les règles sont différentes<br /> et si on y arrive avec nos règles on court un grand risque de passer à côté de qlq chose.<br /> <br /> Voila mon pouletos a très bientôt plein de bisous et j'ai très hâte de lire la suite et merci de mettre ton regard sans filtre y a que comme ca qu'on peut partager nos point de vue.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> ouin !!! et c'est quoi la suite ? ^^<br /> <br /> <br />
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C
<br /> C'est ton lost in la mancha en quelques sorte...veinard^^!!<br /> <br /> <br />
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