THE TAINAN CUP

Publié le par JB

Photo de l'équipe : link

 

J'ai accepté de participer à la Tainan Cup il y a environ un mois, ravi de l'occasion de passer un week-end hors de Taipei à picoler avec mes coéquipiers de foot. Dans ma tête, on allait jouer deux ou trois matchs en deux jours, et on rentrerait fier d'avoir fait le déplacement, un peu de sport et beaucoup de lever de coude. J'étais à dix milles lieux d'imaginer qu'on jouerait trois fois le samedi, avec un premier match à peine débarqué du train ! Si j'avais su, je me serais reposé toute la semaine en vue de l'événement... Sauf que ce n'est bien sûr pas ce que j'ai fait.

 

La semaine dernière, alors que je sirotais un verre de vin à Xindian en compagnie d'autres français, la femme de l'un d'entre eux me parle de la fête surprise qu'elle a l'intention d'organiser le vendredi suivant pour l'anniversaire de son homme. "J'en suis !" que je lui réponds tac-o-tac, me préparant déjà psychologiquement à ne pas dormir beaucoup la veille du tournoi de foot... En faisant attention à ne pas abuser de la bouteille, il n'y a pas de raison de refuser l'invitation.

 

A l'origine, rendez-vous est donné à 23h dans un bar à quelques pas de chez moi, ce qui me réjouit au plus haut point. Je me dis qu'à 2h je pourrais m'esquiver tranquillement pour aller dormir, et je serais assez frais le lendemain pour taper dans le ballon rond. Sauf qu'à 1h, ils ne sont pas encore arrivés, ils ont fait plusieurs arrêts boisson en chemin... Quand enfin on entre dans le bar, c'est déjà l'heure pour moi d'aller me coucher, ce qui n'est bien sûr pas envisageable puiqu'ils viennent juste de débarquer. Je prends une bière, une deuxième, je discute avec un peu tout le monde et l'horloge murale derrière le comptoir m'indique que tant qu'à faire, autant ne pas dormir car je risquerais de ne pas me réveiller. A 5h du matin, les corps commencent à lâcher et on se dirige vers la sortie. Amanda a trop bu et ne marche pas droit du tout. Pour ma part, je m'en suis tenu à la feuille de route : me faire plaisir mais ne pas me mettre une tête ; je suis donc fatigué mais pas bourré. Je la ramène chez moi tant bien que mal, alors qu'elle ne veut pas prendre de taxi pour une petite marche de dix minutes... qui nous en prendra le double, vu qu'elle titube quand même beaucoup.

 

Finalement, il est près de 5h30 quand j'ouvre la porte de mon appartement, et je dois me lever à 7h. Je me jète aussitôt sous la couette mais la miss est euphorique et ne veut pas me laisser dormir... une demi-heure plus tard, je ferme enfin les yeux, pour les rouvrir quasiment aussitôt (c'est mon impression), au son de l'alarme que je suis surpris de ne pas ignorer. Café, douche, métro, me voilà à la gare avec mes lunettes de soleil sur le nez, histoire de masquer mes cernes qui ressemblent à des gouffres. Et ce n'est que le début d'un long week-end !

 

Tainan est une jolie ville du sud-ouest de Taïwan dont elle fut longtemps la capitale. La ville est très étendue mais les bâtiments ne sont pas très élevés - ce qui est plutôt agréable ; cela lui confère des allures de petite ville de province. Son histoire est riche, et c'est avec plaisir que je découvre que le terrain de foot jouxte un des plus beaux temples (immense par ailleurs) de la ville ; c'est sur ce fond d'écran que nous jouerons tout le week-end.

 

Les photos n'étant pas de moi, je procède par lien : link (c'est plus impressionnant en vrai...)

 

Après une petite sieste d'une heure dans le train, on arrive à Tainan un peu avant 11h, à une demi-heure du coup d'envoi de notre premier match. Le tirage au sort nous a réservé le match le plus dur pour commencer, on s'incline donc 3-1 contre les futurs vainqueurs de la coupe, les Eagles. (On a longtemps mené 1-0, mais le physique a fini par faire la différence. Avec 5 remplaçants de plus que nous - les changements sont illimités -,ils nous ont eu à l'usure.)

 

Sur le terrain, on a du mal à se trouver : les joueurs se connaissent mal, on n'a pas d'automatisme. Pour faire le déplacement à Tainan, on a dû fusionner les personnes motivées de deux équipes différentes : les Shanes et les Celts dont je fais parti. Pour l'occasion, on porte le maillot des Shanes et on se surnomme les "Shelts".

 

Pour notre second match, on joue une équipe plus abordable : les japonais d'JFC. Ils ont un beau jeu, très lêché, ils courent dans tous les sens et ne lâche rien, mais physiquement ils ne font pas le poids et on gagne dans la douleur, avec un brin de chance. Notre tournoi est enfin lancé. On joue en plein cagnard, il n'y a pas un nuage dans le ciel et le thermomètre doit frôler les 35°C à l'ombre. Je tourne un peu de l'oeil mais je m'accroche comme je peux... Je bois des litres d'eau, de boisson énergétique et j'essaie déconomiser mes forces entre les rencontres.

 

Notre dernier match de la journée nous voit affronter notre principal adversaire pour la seconde place. Ils jouent un jeu très engagé et je prends un nombre de coups inimaginable... Je demande à sortir pour ne pas me blesser : avec la fatigue, mes chevilles auraient vite fait de lâcher au moindre accident. Je m'excuse auprès du capitaine (généralement on ne change pas la charnière centrale en plein match - ce qui veut dire que je ne sors jamais), je prétexte ne plus avoir la force de courir, et je m'installe tranquillement sur le bord du terrain pour regarder la fin du match qui se terminera sur un score nul et vierge. Tout reste encore à jouer.

 

Une douche bien chaude, une nouvelle sieste d'une heure et nous sommes en route pour le restaurant où vont défiler les bières par dizaine... Je n'ai pas compté exactement le nombre de cadavres que nous avons laissé derrière nous, mais une chose est sure : vue la tête du patron au moment de l'addition, il a fait sa semaine avec nous ! Pourtant, on s'en sort pour 10€ chacun... je n'ai qu'une chose à dire : vive Taïwan !

 

Direction le pub, quelques bières de plus et changement de programme : direction boîte de nuit. Je ne sais pas comment je fais mais je tiens encore debout, je me surprends moi-même à ne pas vouloir rentrer me coucher. A l'entrée de la discothèque, un panneau indique "all you can drink for 200NT, foreigners only"... soit moins de 5€ l'entrée avec boisson à volonté ! On entre dans une salle bondée à ras bord, la musique ne vaut pas grand chose. Les cocktails s'avèrent être des jus de fruit (en même temps, ça ne serait pas très rentable autrement...) et les jambes commencent à se faire lourdes pour tout le monde ; il est à peine 2h du matin.

 

Le temps que je prévienne ceux qui dansent sur la piste, les trois-quarts de l'équipe sont déjà dans le taxi pour l'hôtel. On prend notre temps pour finir nos verres, un de nos gars tente le tout pour le tout avec une locale. Elle décide de le suivre jusqu'en bas, puis se laisse tenter par sa proposition. Malheureusement pour lui, elle monte prévenir ses copines qui aussitôt lui font changer d'avis. Pas le temps de s'apitoyer sur son sort, la fatigue est trop forte : on monte à notre tour dans un taxi et je m'écroule dans mon lit à peine arrivé.

 

Le lendemain, les visages sont marqués. Commence alors une journée de football-gueule-de-bois comme disent les anglais. Les équipes adverses se font moins pressantes, c'est plus facile de faire remonter le ballon. Nos joueurs se trouvent plus facilement, des automatismes se créent doucement. On gagne notre premier match du dimanche et on découvre qu'on est en ballotage favorable pour la finale des seconds de chaque groupe ; il nous faut encore gagner le suivant pour nous qualifier à coup sûr. Dans ma tête, je ne suis pas contre une défaite, ce qui ferait un match en moins à jouer... Mais une fois sur le terrain, je me bats comme un petit fou. Notre dernier match de poule nous voit affronter une équipe qui n'a plus rien à jouer. Leurs joueurs sont plus âgés que les autres en moyenne et ils ont du mal à tenir le rythme ; très vite on mène 3-0, le suspense est mort. On jouera donc un sixième match en deux jours.

 

La finale des seconds est équilibrée et se finit aux pénalties ; on remporte le match et le trophée grâce à notre gardien alors transformé. Il est 17h et notre train pour Taipei est dans moins d'une heure, pas le temps de fêter la victoire dignement. Une bière, une douche et on est de nouveau dans un taxi direction la gare. Je dors tout le trajet retour et je rejoins Amanda pour récupérer mes clefs (je n'allais quand même pas la mettre à la porte à 7h du matin, enconre bourrée !). J'apprends mort de rire qu'elle n'a pas réussi à se lever pour aller bosser ; heureusement elle avait prévenu son patron la veille que la soirée s'annonçait festive... J'ai les jambes en bois et je ne rêve que d'une chose : mon lit. Quand Amanda m'annonce qu'elle a un plan pour la soirée, je suis secrètement soulagé ; je vais pouvoir dormir comme un bébé.

 

Que le week-end fut long ! Et crevant ! Mais je me suis bien amusé, c'est ça le principal. Comme dit Bastien : "heureusement qu'il y a la semaine pour se reposer du week-end !"

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C
<br /> Je vais finir par croire que tu bois plus qu'a Paris dis donc! Tu va finir avec un vrai English Bide de bière!<br /> Suis content de voir que la gloire s'annonce pour toi dans le monde du foot Asiatique! Je te le dis, à la fin de l'année tu joues pour l'équipe national de Taiwan!!<br /> Ta petite aventure administrative m'a bien fait marrer avec ce coté frenchie qui t'ouvre toutes les portes (maintenant tu sauras qui aller voir pour tes papiers)!<br /> Au niveau scénar, j'avance doucement mais surement sur les petits soldats, le mien est prêt à partir pour Sopadin. Sinon le stage me barbe mais je suis bien obligé de continué, je te le dis je ne<br /> suis pas fais pour travaillé dans un truc qui ne me plaît que moyennement grrr!<br /> A Paris le soleil est revenu, j'ai même bu mes premières bières sur le champs de mars vendredi après avec des amis de la formations, le tout accompagné de kinder et de glace!<br /> J'ai également vu le choc des titans: tout simplement nul et je ne vois l'interet de l'avoir fait en 3D car ils ne s'en servent pas!<br /> Voilà pour les news. bise à toi et à A...manda! ;-)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Le bide Kro, je sens qu'il va pas tarder à pousser... Sinon, je ne bois pas plus, mais quand je sors, c'est souvent épique !<br /> <br /> <br /> Mi-avril, c'est le printemps qui arrive chez vous, le soleil va s'installer. Je suis tout bronzé d'avoir joué tout le week-end au soleil, ça fait du bien.<br /> <br /> <br /> Tu parles de ta formation mais moi je ne fais pas grand chose de plus ! J'ai vraiment la flemme de trouver du boulot, j'imagine que ça veut dire que je partirai en Australie en août...<br /> <br /> <br /> Prends soin de toi ! bises, JB.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Ha enfin un hommage pour mes grandes phrases philosophiques! Ca fait plaisir de se retrouver aux côtés de Nietzsche et les autres! Bises Moudoudou!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> C'est que tu le mérites ! lol. Bises à toi mon p'tit Bastien !<br /> <br /> <br /> <br />