QUI A DIT QUE JE NE PARLAIS PAS CHINOIS ?!!!

Publié le par JB

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J'ai les traits du visage qui commencent à prendre le pli, je suis comme un x-men, j'évolue !
Quand on essaie de me parler dans la rue, je gonfle les joues, je fais les gros yeux et les gens ont peur, ils passent leur chemin ; je suis un guerrier d'un genre nouveau, j'anihile le combat par mes grimaces.

Dans les resto, alors que la serveuse vient invariablement me perturber pendant la lecture de Palahniuk ou de Depardon, j'hausse une main, je twiste ma bouche et je replonge dans mon bouquin. Si elle se montre persistante, je lâche parfois un son, un pffffftttttt qui fait mouche à tous les coups, je suis le master de la non-communication.

En chinois, j'ai appris quelques mots, que je ressors à bon escient, si la fille est mignonne ou si mon adversaire use de la même technique que moi... puisqu'ils sont nombreux les locaux à avoir évolué, et quand je tombe sur l'un d'entre eux, c'est à une purge de bouches retroussées, en cul de poule, sourire en coin, (ou l'arme ultime : le sourire sarcastique !) à laquelle il faut s'attendre. La lutte est sans pitié ; un véritble enfer. Mais j'ai fait mes armes sur la route, je voyage depuis longtemps. Je maîtrise l'art de la guerre. Sun Tsu n'a aucun secret pour moi.

Parfois, je tombe sur des adversaires coriaces : ils n'en démordent pas du silence. C'est là que je lâche les chiffres en chinois : san shi, wu bai, liu wan... de quoi les assomer définitivement ! Je ne me laisse pas faire. Mais ce genre de rencontre demande une telle débauche d'énergie que j'essaie de les éviter au maximum. C'est là que le flair entre en jeu !

Je ne suis pas seulement maitre en l'art de la grimace je-n'ai-aucune-idée-de-quoi-tu-me-parles, j'ai aussi développé un sens primordial : le regard. D'un coup d'oeil, je peux jauger mon adversaire. Autour de lui se trouvent pas mal d'indications, parfois noires sur blanc, écrites dans la pierre ou figées dans le PVC, d'autres fois il s'agit seulement de photos, de dessins ou d'icônes... ça me suffit pour savoir. J'aime les photos, j'arrive et je pointe du doigt ; l'autres est désarmé. S'il faut lire, j'ai pris le soin de vérifier que c'était bien en anglais : alors c'est à lui de faire l'effort, j'ai l'avantage psychologique. Il réfléchit, il essaie de traduire dans sa tête, je peux voir sa tête fumer : ses neuronnes grillent les uns après les autres, l'exercice est trop dur ! Trop douloureux ! Nous ne sommes que des humains...

La rue est un endroit sauvage où il faut savoir s'adapter si l'on veut survivre. Je n'ai pas encore développé le don du language, ça ne saurait tarder ; je dois me débrouiller autrement pour le moment, je me suis donc mis au mime. Mon geste est pur, il reflète mon désir, il dégage l'essence de ma détermination. Je suis le super-héro de la grimace qui veut dire : mec, va falloir que tu traduises. Je suis chez moi partout, je parle un language universel. Faites comme moi, apprenez à faire pffffffttttttttt.

Publié dans VIE PERSO

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C
<br /> Euh...t'es sur que c'était du thé dans ton popa lu tcha aujourd'hui?<br /> Sinon à force de faire le super-héros de la grimace, tu vas pouvoir faire prof pour sourd-muet, non?<br /> <br /> <br />
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J
<br /> LOL<br /> Non, je t'assure, il n'y avait rien dans le thé ! Je voulais juste mettre une touche d'humour au blog, avant de reprendre les textes plus fouillés. ça me ménage les neurones par la même<br /> occasion...<br /> J'en posterai d'autres des comme ça, c'est facile à écrire, ça va vite et c'est léger. hé hé hé.<br /> <br /> <br />