LE BURGER DU LENDEMAIN

Publié le par JB

Le burger du lendemain est une tradition que j'ai instauré il y a quelques années, après un Trucmush arrosé, afin de lutter contre les effets de la gueule de bois... (oui, je sais : "Trucmush arrosé" est un pléonasme !)
Il n'y a rien de plus désagréable que de se réveiller la bouche pateuse, l'estomac liquide et le cerveau embrumée. On se traine douloureusement jusqu'à la salle de bain où on se brosse les dents quinze minutes, dans l'espoir de faire disparaitre un des stigmates les plus gênant des lendemains de fête : l'haleine empesé. On prend une douche pour se réveiller, mais on manque inévitablement de s'endormir dessous. On fait couler du café, puis l'odeur nous monte au nez, écoeurante, elle nous serre les trippes. Notre bide se met à faire du bruit ; il geint : "pas encore à boire, non !!!", on amene la tasse à nos lèvres et on n'y arrive pas... trop de liquide tue le liquide. Il faut avaler quelque chose.

J'aurais pu trouver un moyen de remédier aux conséquences du mojito chez moi, sans avoir à me trainer jusqu'au Mc Do le plus proche, mais c'est ainsi, j'ai découvert les vertues de la graisse et du coca sur un estomac mal en point et je n'ai jamais pu m'en passer par la suite. Combattre le mal par le mal. Quelque soit mon état, je m'habille et je me prépare à sortir, tout en espérant que je vais retrouver une partie de mes neuronnes au fur et à mesure que les heures passent. Mais comme en Bretagne, on n'est jamais vraiment sûr que le brouillard va se lever de la journée...

Je bois rarement du coca - je n'en achète d'ailleurs jamais en supermarché, vous pouvez vérifier dans mon frigo -, mais je dois reconnaitre les bienfaits qu'il apporte à mon corps les lendemains de cuites : il descend facilement et nettoie le tout sur son passage ; j'ai l'impression de me laver l'intérieur. Ses détracteurs disent qu'il fait des trous dans l'estomac... ok, peut-être, il ne faut pas en abuser, mais quelle sensation agréable quand il a fini sa mission karcher ! Je me sens un homme neuf, j'ai changé mes tuyots ! Et le sucre coule jusque dans mes veines : je du peps - huit sucres entiers dans un coca !-, et je peux enchainer avec une journée normal derrière.

Et puis il y a le burger... hmmm... Big Mac, Mc Deluxe, Mc Bacon, Chicken Mythic, le M, le Big Tasty... un choix énorme, tous aussi gras les uns que les autres. (Bien sûr on ne touchera pas au Fish, qui achète ce truc de toutes façons?!!!) Un concentré de mal bouffe qui régénère. Vous savez, on dit que l'hiver, à cause du froid, on brûle beaucoup plus de calories que le reste de l'année. On doit donc manger plus abondamment, plus gras aussi. Après un Trucmush, c'est pareil, je conseille un burger. Le corps crame des millions de calories pour qu'on puisse se lever et tenir debout, alors que notre tête se plaint constamment : "je veux rester couché !" ; il fait en sorte de reconnecter notre cerveau au plus vite, même s'il essaie de planter, erreur au démarrage, BIP BIP, veuillez éteindre la machine et réessayer plus tard ! Il passe en pilote automatique le temps de laisser à notre tête le soin de réaliser qu'il n'y a pas d'échappatoire : hop, debout là-dedans ! Le burger va te réchauffer, tu vas voir. Et en effet, ça fait un bien fou.

Je viens d'enfourner le troisième burger depuis mon arrivée ; c'est peu. L'avantage d'être à Taïwan, c'est que je ne suis plus obligé d'aller au Mc Do, il y a aussi des Burger King. Encore mieux, à deux pas de chez moi, il y a des copies très réussies de diner à l'américaine : déco 50's, milk shakes, boule de glace dans le soda, brownie, pancakes... un pur bonheur ! L'inconvénient, c'est que ça coûte quand même plus cher qu'un resto classique. Après avoir craqué une fortune pour se mettre une mine, il faut encore lâcher sa tune pour s'en remettre ! Un burger coûte 6€ environ avec sa boisson et ses frites, soit près de trois fois le prix d'un menu normal ailleurs. Après, il faut voir la qualité du produit : c'est une pure merveille. Un des meilleurs burgers que j'ai goûté despuis des lustres. (Toujours?) Le Burger King est moins cher mais c'est incomparable d'un point de vue gustatif. Il faut quand même y mettre 3.5€, ce qui n'est pas non plus une affaire. Du coup, je me contente vraiment d'y aller qu'après une soirée trop arrosée ; ça m'évite d'en abuser, comme à Paris.

Hier, alors que personne ne daignait m'appeller pour me faire part d'un quelconque plan, je me suis dit qu'aller boire une bière au pub du coach des Celts - mon équipe de foot à Taipei -, serait sûrement l'occasion de tomber sur des têtes connues. Bingo ! trois joueurs étaient sur place à descendre quelques bières. Je me suis joint à eux. Shots, bière, shots, je n'étais pas joli quand on a décidé de continuer la soirée ailleurs. On se dirige vers le Roxy 99, dont je ne peux pas payer l'entrée ; je suis sorti avec une misère sans imaginer que j'irais aussi loin dans la nuit ! Comme c'est à 10 minutes de chez moi, je leur dis que je reviens de suite... sauf que je m'écroule sur mon lit, pauvre larve alcoolisée, et je ne me réveille que dix heures plus tard, le cerveau en stand bye. J'ai du mal à sortir du lit, mais la perspective d'un bon burger compense la sensation de fatigue intense. Le burger du lendemain, c'est un peu la pilule que je prends quand j'ai fait des conneries. Elle me lave de mes péchés. ça ne marche d'ailleurs pas à tous les coups - tout dépend de l'état dans lequel je suis -, mais c'est ce qui s'approche le plus d'un traitement efficace. Le burger en tant que placébo.

Publié dans VIE PERSO

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C
<br /> Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que moi aussi, après un périple Paris by night d'écumage de bar (4), je me suis offert le burger du lendemain.<br /> Ces vertus curatives n'ont pas leur pareil pour réparer le mal de tête et enlever ce goût de bière passé.<br /> De plus, oh bonne surprise, j'ai vu aujourd'hui un fil français, 2e oh surprise, archi marrant. Humour à 10000 degrés à l'Américaine, tout a fait bien mené et bien écrit.<br /> J'avais entendu l'avertissement de notre ami Cornillac: "il faut déconnecter le cerveau avant d'entrée". Quoi de mieux qu'un lendemain arrosé, mon cerveau ne se remettant en route que le dimanche<br /> en général lors d'une sortie le vendredi soir. Donc, cette réussite est le "Protéger et servir" d'Eric Lavaine. Cornillac et Mérad s'en donne à coeur joie et sont crédibles! Bouquet s'amuse avec<br /> son image et les seconds couteaux parfait!<br /> Assurément à voir!<br /> <br /> Signé clem, membre du club du Burger du lendemain!<br /> <br /> <br />
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